| Depuis 1972, les 
          machines d’arcade et les consoles Pong de Nolan Bushnell 
          (fondateur d'Atari) ont ouvert la voie à un marché du jeu électronique 
          mondial. Dans l’industrie du divertissement, sa société Atari est 
          rapidement devenue une mine d’or. En 1976 juste avant le lancement de 
          la console VCS, le géant des médias Time Warner goba Atari y injectant 
          des millions de dollars au passage afin de s’attaquer à l’étape 
          suivante : capturer le marché naissant de la micro-informatique. Au 
          lieu de sortir une nouvelle console, Ray Kassar, le manager de la 
          Warner, présenta un ordinateur 8-bits, l’Atari 800 ainsi que son petit 
          frère l’Atari 400.
 Avec deux ports cartouche, quatre ports joystick et des circuits 
          spécialisés pour les graphismes et l’animation, l’Atari 800 
          apparaissait comme la machine parfaite. Les conversions d’arcade 
          représentaient la majeure partie des logiciels, mais en même temps 
          sortaient des jeux exclusifs au 800. Des jeux comme Star Raiders 
          suscitèrent des vocations de développeurs et incita certains à acheter 
          un Atari 800 plutôt qu’un Apple ou un CBM.
 
 L’équipe qui réalisa le hardware était celle qui avait conçu le VCS. 
          Le concept retenu était révolutionnaire : trois puces spécialisées 
          venaient épauler le microprocesseur 6502. Antic était le processeur 
          graphique, GTIA prenait en charge les couleurs, l’animation et la 
          détection de collision et Pokey s’occupait des entrées/sorties, du son 
          et de la génération des nombres aléatoires.
 
 Grâce à cette architecture, l’Atari 800 volait le titre de meilleure 
          machine de jeu à son aîné l’Apple II. Pendant un an, l’Atari 800 
          domina le marché mondial, puis ce fut au tour du Commodore C64.
 
 A posteriori, on peut dire que l’Atari 800 se trouvait entre deux 
          mondes : en tant que pure machine de jeu, il était trop cher, et il 
          n’avait pas la carrure pour se positionner en véritable alternative 
          informatique. La puissance, le clavier professionnel et les 
          possibilités d’extension contrastaient trop avec l’image ludique d’Atari 
          : pour de nombreux clients potentiels, Atari était synonyme de jouet, 
          pas de micro-ordinateur sérieux.
 
 Même après que la Warner ait divisé la société en deux, une branche 
          informatique professionnelle et une branche jeu vidéo, Atari n’a 
          jamais pu avoir une stratégie produit conséquente. Les modèles 
          suivants, 1200XL, 600XL et 800XL furent victimes du même manque de 
          positionnement, ni machines de jeu, ni machines sérieuses, et ne 
          purent concurrencer le C64.
 
 Après l’immense succès des années 70, le développement 8-bits au 
          milieu des années 80 d’Atari était un échec. La Warner ne pouvait plus 
          éponger les dettes et céda la partie informatique d’Atari à Jack 
          Tramiel, le fondateur de Commodore qui remplaça la série des XL 
          par la série des XE, techniquement à peine améliorée, tout en 
          concentrant tous ses efforts au développement de son futur 
          micro-ordinateur 16-bits, l’Atari ST.
 
 Atari avait perdu sa position dominante sur le marché 
          micro-informatique et sur le marché des consoles. En 1992, Atari 
          arrêta toute production et tout développement de machine 8-bits.
 
 |  Star Raiders
    Attack of the mutant camels
    Bruce Lee
    Atari 800XL
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