L’Atari VCS représente
la plus grande avancée de l’histoire de jeux électroniques. Introduit
en 1977, il remplaça les consoles Pong d’Atari (et d’une douzaine
d’autres concurrents) et innova en utilisant des cartouches de jeu
interchangeables, créant par la même occasion une nouvelle industrie
de plusieurs milliards de dollars.
Le Video Computer System (VCS) devint synonyme de jeu vidéo. Au début
des années 80, tous les adolescents souhaitaient avoir un Atari.
Pourtant le démarrage du VCS fut lent et même Atari ne vit pas
aussitôt tout le potentiel des cartouches interchangeables. Fairchild,
RCA et Magnavox/Phillips avaient déjà des consoles programmables,
mais Atari, avec sa marque de jeux d’arcade bien connue et son équipe
technique était en pole position. L’explosion des ventes eut lieu
quand Atari étendit son catalogue de jeux en incluant des conversions
de jeux d’arcade japonais et tout particulièrement le hit de Taito
Space Invaders. A la mi 1981, cette cartouche avait été vendue à plus
d’un million de copies.
Tous les jeux Atari étaient développés par Atari lui-même jusqu’à ce
que les programmeurs réclament plus d’argent et surtout plus de
reconnaissance : en 1980, une partie des développeurs démissionnèrent
et emmenés par Jim Levy, l’ancien directeur du marketing, partirent
fonder Activision. D’autres maisons d’édition apparurent. Rapidement
il devint clair que les éditeurs indépendants étaient source de
rénovation dans l’industrie. En plus des transfuges d’Atari, des
fabricants de jouets traditionnels commencèrent à produire des
cartouches pour VCS en obtenant des licences japonaises chez Konami,
Nintendo ou Taito.
Atari régnait sur le monde vidéo ludique sans partage. En 1980,
Intellivision et en 1982
Colecovision vinrent cependant s’attaquer au
géant. Malgré une avance technologique et des ventes se chiffrant en
millions, les deux compétiteurs n’eurent que des miettes de part de
marché. Ils furent forcés de s’incliner face à Atari et convertirent
humblement leurs jeux pour le VCS. De multiples petites sociétés
créatrices de jeux apparurent. En 1982, deux fois plus de jeux
nouveaux sortirent que l’année précédente. La qualité de ces jeux
faits à la va-vite était toute relative et la confiance des joueurs
diminua.
Alors que les producteurs indépendants répétaient encore et encore les
vieilles recettes sans introduire aucune innovation, le prix pour les
nouvelles cartouches chuta à dix dollars. On ne tirait plus de
bénéfice à développer sur VCS et bon nombre de start-ups durent
fermer. En 1984, le marché d’Atari croulant sous le poids de plusieurs
millions de jeux invendus, entraîna dans sa chute les autres
plateformes. C’était le premier crash de l’industrie du jeu vidéo. En
Europe et aux USA, il semblait que les jeux étaient faits : on
annonçait la fin de la mode des jeux vidéo.
Quand le marché 8-bits commença à se relever, aiguillonné par
Nintendo, l’hégémonie d’Atari était terminée. Les successeurs
du VCS, les 5200 et 7800, ne rencontrèrent que peu de succès, et seul
le vieux VCS résistait encore. Au début des années 1990, la dernière
série fut produite.
Avec une trentaine de millions d’exemplaires vendus, l’Atari VCS a été
un succès planétaire. Les collectionneurs veulent posséder les quatre
modèles produits dont le fameux modèle avec imitation bois au look
très seventies. Le joystick fourni avec toutes les consoles Atari
jusqu’en 1986 est devenu légendaire. Avec son design sobre, un simple
bâton avec un bouton de tir rouge, c’est l’un des meilleurs
contrôleurs jamais créé : 8 directions et un bouton feu, c’est le
minimum mais c’est aussi bien plus adapté à un marché de masse que les
contrôleurs plus complexes introduits par Intellivision et Coleco.
Atari ne fournissait que les plus importants périphériques, laissant à
d’autres compagnies indépendantes le soin de développer des joysticks
de luxe ou autres et notamment à une petite société quasi-inconnue à
l’époque : Amiga. On pouvait ajouter à la VCS un clavier externe et
avec une cartouche de BASIC, on transformait sa console en
micro-ordinateur.
L’un des add-ons les plus ambitieux était le Supercharger qui ajoutait
aux 128 Octets de mémoire de la machine une confortable RAM de 6 Ko
permettant le développement de jeux complexes enregistrés sur des
cassettes audio. Plus tard les concepteur de cet adaptateur créèrent
leur société Epyx pour développer pour le C64.
En 1983, un modem sortit pour le VCS afin de télécharger des
programmes. Ce ne fut pas un succès mais l’héritage fut important :
alors que le marché du jeu vidéo s’écroulait, les concepteurs du modem
formèrent la société Quantum Link chargée de fournir des programmes en
ligne pour le C64 donnant naissance à une communauté on-line. Plus
tard, cette société prendra le nom de America Online (AOL). |
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