LE
CRASH
A partir de 1980, la scène des jeux vidéo a commencé à être surpeuplée. Une situation délicate qui a vu l’arrivée d’une cinquantaine de plateformes différentes en quelques années toutes plus fascinantes que les autres aux yeux des joueurs. Les consoles sont devenues plus
chères tandis que le prix des microordinateurs baissait. Apple, Atari, IBM, Compaq, Thomson, Texas Instruments, Amstrad, tous avaient leur propre standard et aucune des machine n’était compatible entre elles.
Alors que la concurrence dans le secteur de l’informatique s’accroissait fortement et obligeait sans cesse d’innover technologiquement, le marché des consoles stagnait. Le vieil
Atari VCS restait numéro un malgré le lancement de machines plus puissantes
et même s’il avait perdu de sa superbe et qu’il n’offrait plus de nouvelles expériences au joueur. Les cartouches des éditeurs compétents qui poussaient la machine dans ses limites étaient noyées dans la masse de jeux bâclés sortis à la va-vite. Les jeux étaient de moins en moins chers, mais hélas aussi de moins en moins bien.
Au contraire de Nintendo qui plus tard saura réguler son marché, Atari n’avait que peu de contrôle sur les éditeurs indépendants. La direction de
Time Warner a commencé à faire n’importe quoi, produisant 12 millions de cartouches Pac-Man (pour 10 millions de consoles vendues !) et ponctionnant 20 millions de dollars dans les caisses d’Atari pour les ré-injecter dans Hollywood. La licence pour
E.T. de Spielberg a donné lieu à un jeu fait dans l’urgence pour noël et fut un fiasco commercial. Les vendeurs n’arrivaient plus à
écouler les cartouches produites par Atari et ses 23 éditeurs indépendants. Une rumeur circula comme quoi Time Warner avait fait enterrer des millions de cartouches de jeu au Nouveau Mexique.
En 1981, le marché américain du jeu vidéo faisait 500 millions de dollars de chiffre d’affaires, deux fois plus l’année suivante et plus de 3 milliards en 1983. Puis en moins de deux ans, le marché s’effondra pour ne plus faire qu’un quart de cette somme. En 1985, la plupart des sociétés du secteur avaient fait game over. Certaines réussirent à s’en tirer en se tournant vers le marché de la micro-informatique.
Chahuté mais toujours en forme techniquement et créativement le marché des
jeux d’arcade survécut. Après le crash, tout comme avant
d'ailleurs, l’arcade restait une source sûre de nouveaux concepts et de nouvelles technologies. Des jeux
jump’n run aux jeux de course, des shoot’em up aux jeux de sport, tous les types d’action étaient de plus en plus orientés arcade. Plus de mémoire pour les sprites et les paysages, un superbe piqué d’image, des contrôleurs spéciaux et même des vérins hydrauliques : en terme de gameplay, les jeux d’arcade avaient une génération d’avance sur les jeux domestiques qui souvent
essayaient de les copier ou de les imiter. |
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