Nintendo semblait indétrônable de sa place de numéro un quand
Sony annonça son entrée
sur le marché des consoles de jeu vidéo. Comme beaucoup, l’inventeur
du Walkman pensait qu’il était temps de passer à une nouvelle
génération de machine. Sega préparait sa Saturn,
Panasonic commençait
la production de la 3DO et NEC présentait le successeur 32-bits de la
PC-Engine. Tous les fabricants avaient foi en la 3D et le CD. Tous les
acteurs du monde du jeu vidéo pensaient que sur ce marché très
concurrentiel il n’y aurait que peu de place pour un nouveau venu tel
que Sony, qui plus est, totalement débutant en la matière. 13 mois après l’annonce de Sony, la
PlayStation envahissait les rayons
des distributeurs accompagnée du sensationnel Ridge Racer de Namco.
Avec une animation 3D temps réel rapide, ce titre mettait en valeur
toutes les qualités de la console. Les mondes de polygones aux
textures et au rendu réaliste contrastaient avec les visuels 2D de
Nintendo et offraient de nouvelles expériences aux joueurs.
Fin 95 et seulement quelques semaines
après son lancement aux USA et en Europe, trois millions d’unités
avaient déjà été vendues et la demande ne cessait de croître. Quand la
machine 3D de Nintendo fut prête, Sony avait déjà conquit le marché
depuis longtemps.
Ironiquement, la PlayStation est le fruit d’une collaboration avec
Nintendo : Sony avait développé une puissante puce sonore pour la
Super Nintendo avant de travailler à la conception d’une console
utilisant à la fois un CD-ROM et un port cartouche pour Nintendo.
Nintendo mit fin à leur collaboration en préférant le lecteur de
Philips. Le président de Sony se sentit insulté et il autorisa ses
équipes à développer une console de jeu pour leur propre compte.
Les développeurs suivirent Sony assurant le succès de sa console :
quantité et qualité étaient au rendez-vous. |